Les résultats des recherches campanographiques en Saône et Loire par l'Abbé Tof
Les chartes médiévales de l’abbaye de Cluny mentionnent la « villa » romaine de Luviniacus, nom qui donnera celui de Lugny, célèbre par ses vins comme par ses maisons à galeries mâconnaises. L’église paroissiale Saint-Denis actuelle date des années 1824-1826. Bâtie par l’architecte Roch fils, de Mâcon, à l’emplacement de l’ancienne église romane, elle présente, à la différence de celle-ci, une orientation est-ouest : le chœur est à l’occident.
Le beffroi en bois est souple, appuyé sur des corbeaux. Il est dans un état moyen parce qu’il est de l’époque de l’église (1824-26). Exception faite des moteurs de tintements qui mettent de la modernité dans cet endroit, tout est d’époque. Les chapeaux, qui sont les poutres les plus élevées de la construction et qui soutiennent les cloches, sont taillés de façon à former un léger accent circonflexe. Cela a pour but de mieux absorber les mouvements et les forces des cloches lors de la volée.
2 cloches se partagent le beffroi. Toutes deux fondues par le fondeur Baudouin, en partenariat avec le fondeur Leneuveux. Mis à part les moteurs de tintements qui sont électriques, on peut dire qu'elles sont dans leur jus d'époque
La première date de 1825 et pèse près de 990 kg. Elle sonne en Mi 3.
Le texte indique : L’AN 1825 SOUS LE REGNE DE CHARLES X J’AI ETE BENITE PAR MR ETIENNE BOUILLARD CURE DE LUGNY. J’AI EU POUR PARRAIN MR HENRY JOSEPH THUGNOT DELANOY CHEF D’ESCADRON DES ARMEES DU ROY ENRETRAITE, CHEVALIER DE L’ORDRE ROYAL ET MILITAIRE DE ST LOUIS ET DE L’ORDRE ROYAL DE LA LEGION D’HONNEUR ET MAIRE DE LUGNY ET POUR MARRAINE MADE MARIE AGNES ZAIPFFET EPOUSE DE MR BARROUD CAPITAINE D’INFENTERIE EN RETRAITE.
La seconde cloche, toujours du même fondeur, date de 1841. Elle pèse 560 kg et chante en Sol 3.
Son texte dit ceci :
JAI ETE REFONDUE AU MOIS DE JUILLET 1841 SOUS LE REGNE DE LOUIS PHILIPPE ROI DES FRANÇAIS J A BAUDOUIN FONDEUR COMMUNE DE LUGNY
Sous la cloche 2, il reste encore un vestige des sonneries manuelles, en lus des roues et cordes. Cette barre métallique accrochée par une corde et renvoyée, par des poulies, jusqu'en bas, se levait et venait prendre le battant de la cloche pour le faire frapper la cloche.