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Le blog de l'Abbé Tof

Les résultats des recherches campanographiques en Saône et Loire par l'Abbé Tof

Marmagne

Nous voici donc en ce 21 janvier 2009 devant la charmante petite église de Marmagne. Cette église fut construite au 19° siècle juste à côté de l’ancienne église qui s’effondrait. Les deux églises ont donc cohabité pendant plusieurs années avant la démolition de la plus ancienne (qui se trouvait au milieu du cimetière). Les cloches de l’église actuelle se trouvaient dans le clocher de l’ancienne église mais ont été refondues avant d’entrer dans le clocher.

         Nous accédons au clocher par un escalier à vis en pierres puis par une échelle en acier (récente). Nous débouchons dans la première chambre, au nord, juste sous la petite cloche. Notre première impression est que le beffroi est en excellent état. C’est un beffroi souple sur points d’appuis. Il est quasiment neuf. Il y a deux chambres, pour deux cloches. Nous considérons que la première chambre est celle par laquelle nous entrons. Elle abrite la petite cloche. La grosse cloche, quand à elle se trouve dans la chambre voisine, au sud.

Commençons l’étude des cloches.

         Dans la première chambre se trouve donc la petite cloche. Elle s’appelle Jeanne Félicie et elle date de 1876. La première particularité de cette cloche réside dans son joug. Alors que très souvent la partie la plus haute de la cloche (c’est à dire la couronne) se trouve au niveau de l’axe de rotation de la cloche, ici, le joug met la couronne de la cloche à une quarantaine de centimètres en dessous de l’axe de rotation. (voir la photo). Le joug, en bois, semble être d’époque et en bon état. Les ferrures de fixation sont en fer rond. La couronne est composées de 6 colombettes. Le décor de ces anses évoque une cordelette. Juste sous le cerveau, une large frise de vigne et d’épis de blés fait le tour de la cloche. Puis, nous trouvons quatre lignes d’écritures à l’Est et quatre autres à l’Ouest. A l’Est, nous lisons : ligne 1 : -  je m’appelle Jeanne Felicie Ligne 2 : - j’ai été bénite en 1877 sous le pontificat de Pie IX Ligne 3 : Mgr Adolphe Louis Perraud étant évêque d’Autun Ligne 4 : - Fois Houdaille étant curé de Marmagne. A l’Ouest : Ligne 1 : - j’ai eu pour parrain Fx Ls Colette du Creusot Ligne 2 : - et pour marraine Jne Cedon Ligne 3 : - de Marmagne Ligne 4 : NO.2627. Cette dernière inscription serait probablement le numéro de la cloche pour le fondeur. Nous retrouvons à nouveau une frise composées cette fois ci exclusivement de vigne. A mi-hauteur de la robe, nous trouvons trois médaillons. A l’Est : Marie écrasant le serpent, au Sud : la Sainte Famille, et au Nord, le Christ en croix. Juste sous ces médaillon nous comptons trois ensembles de filets qui font le tour de la cloche. Le premier et le troisième ensemble composés de deux filets rapprochés et le second composé de deux filets espacés. Chaque ensemble est espacé de deux à trois centimètres. Nous trouvons juste en dessous l’écusson du Fondeur : J Goussel François à Metz. Puis à nouveau sur la pince (la partie la plus basse de la cloche), nous trouvons un ensemble de trois filets rapprochés.

Jeanne Félicie présente quelques belles ébréchures à la pince. Elle n’est pas fêlée. Elle sonne à la volée en lancé franc mais à ce jour n’a pas de tintements (en réparation probablement car il y a les câbles électriques). Le battant matricé est accroché à la bélière qui semble ne pas être d’origine, par une baudrier à chape métal-cuire. Les mensurations de la cloche sont les suivantes : hauteur au cerveau : 56, à l’axe : 94. Diamètre intérieur : 60, extérieur : 72. Epaisseur du bord à la zone intacte : 5, à la zone de frappe : 4,8. Estimation du poids : 240kg. Note : Do#.

 

Nous pouvons maintenant passer à la cloche de la seconde chambre, c’est à dire à la grosse cloche, dont le nom est Marie Thérèse et qui date elle aussi de 1876, et fondue par le même fondeur.

         Le joug de cette cloche est plus classique, en bois avec ferrures de fixations rondes. Le couronne est composée de 6 anses ornée de deux têtes de rois et quatre têtes de chevaliers. Au dessous du cerveau, nous trouvons une frise de roses, puis, comme pour sa petite sœur, quatre lignes d’écritures à l’Ouest et quatre autres à l’Est. A l’Est, nous lisons : Ligne 1 : - Je m’appelle Marie Thérèse Ligne 2 : - j’ai été bénite en 1877 sous le pontificat de Pie IX Ligne 3 : - Mgr Adolphe Louis Perraud étant évêque d’Autun Ligne 4 : -Fois Houdaille étant curé de Marmagne et à l’Ouest : Ligne 1 : - j’ai eu pour parrain Jm Bte Pht Landrot Ligne 2 : - et pour marraine Mie Thse Latrasse Ligne 3 : - de Marmagne  Ligne 4 : - NO 2626 . Nous pouvons constater que la date de bénédiction indiquée sur l’inscription (1877) est différente de celle de fabrication (1876) mais cela s’explique par le fait que ces deux cloches ont été probablement fabriquées en fin d’année 1876 et bénites l’année suivante. Juste sous les inscription, nous voyons une frise de feuilles de chêne ornée de glands. A mi-hauteur de la robe nous trouvons une représentation du Christ en croix à l’Ouest et deux écussons : au Nord, le baptême du Seigneur et au Sud, Marie avec l’enfant Jésus et Elizabeth avec Jean Baptiste. A l’Est, nous voyons une représentation de deux anges qui montrent le Livre ouvert posé sur un Autel. Puis au bas de la robe, comme pour sa petite sœur, nous retrouvons les mêmes ensembles de filets, ainsi que sur la pince.

         Marie Thérèse présente de nombreuses ébréchures à la pince. Sa volées est en lancé franc. Elle est munie aussi d’un tintement électromagnétique à l’extérieur. Voici ses dimensions : hauteur au cerveau : 85, à l’axe : 116. Diamètre intérieur : 90, extérieur : 108. Epaisseur du bord à la zone intacte : 7,5, à la zone de frappe : 6,5. Estimation du poids : 750kg. Note : Sol.

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