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Le blog de l'Abbé Tof

Les résultats des recherches campanographiques en Saône et Loire par l'Abbé Tof

Charrecey

Vidéo en bas de page


Ce dimanche 30 août 2009, nous nous sommes procurés les clefs de l’église de Charrecey auprès de la mairie. Nous voici donc devant la charmante église dédiée à Saint Maurice.
 L’accès au clocher se trouve sur le côté gauche, à l’extérieur, au niveau du transept. Quelques marches nous mènent à une port. En franchissant cette porte l’escalier se poursuit par quelques hautes marches en tournant vers l’intérieur du clocher (la gauche). Nous franchissons un étroit passage voûté  et arrivons à la base du clocher juste au dessus de la première partie du chœur. De cette base, nous pouvons voir la trace d’une voûte en partie bouchée qui mène à un grenier, et une autre ouverture qui nous laisse entrevoir le grenier au dessus de la nef. En levant les yeux nous constatons que le beffroi ne possède pas de plancher, seules les 3 poutres qui le soutiennent nous serviront de point d’appui pour gravir autour de la cloche. Pour accéder à ce niveau, une échelle toute vermoulue  se dresse devant nous.

Nous montons et nous nous faufilons entre les poutres du beffroi qui est en bon état général. Nous remarquons simplement que l’une des poutres est fendue mais des sertissages pallient ce défaut. Le beffroi souple est posé sur les 3 seules poutres que l’on évoquait plus haut. Le beffroi est composé d’une seule chambre. A sa base nous trouvons deux poulies entre lesquelles passe encore la corde qui n’est plus reliée à la cloche. Nous trouvons aussi les traces de l’emplacement de l’ancien joug. Passons maintenant au descriptif de la cloche.

 

La cloche se situe au centre de la chambre. Elle est fixée au beffroi par un joug cintré en acier. Le cintrage du joug permet de fournir un minimum d’efforts dans le beffroi quand la cloche sonne à la volée. Le joug cintré ramène l’axe de volée aux ¾ de la hauteur de la cloche. Cette dernière est fixée au joug à l’aide de fers ronds boulonnés, on trouve une cale en bois entre le joug et la couronne. La couronne est composée de 6 colombettes décorées par des dragons, à moins que ce ne soient des monstres marins comme peuvent en témoigner les écailles. Au niveau du cerveau on trouve une large frise de palmes sous laquelle on trouve une petite frise de perles. Nous pouvons lire ensuite 5 lignes d’écritures qui débutent et finissent toutes par la même enluminure. La première ligne commençant à l’Ouest : + (la première ligne commence par une croix grecque ) MAGNIFICAT ANIMA MEA DOMINUM LVCCI , 2° ligne : JE M’APPELLE DENISE FREDERIQUE , 3° ligne : PARRAIN Mr FREDERIC PAGE , 4° ligne : MARRAINE Mme DYONISIA CHOVOT FEMME DUHESME , 5°ligne : CURE DE CHARRECEY Mr BUDIN * MAIRE Mr LARODAS * M DCCC L V II . Les astérisques représentent en fait des petites fleurs. Le dernier ensemble mentionne la date de la cloche : 1857.

Nous trouvons ensuite une large frise de feuilles de lauriers encadrée de part et d’autre par deux petites frises de perles et de feuilles. Puis au milieu de la robe, nous trouvons 4 médaillons représentants à l’Est, la Nativité ; au Nord la Sainte Famille ; à l’Ouest Saint Maurice, patron de l’église ; et au Sud le Christ en gloire bénissant. Chacune de ces représentations est entourée d’une couronne de lauriers.
Saint Maurice
La Sainte Famille
Au bas de la robe, un filet fait le tour de la cloche. Sous celui-ci, est inscrit sous son médaillon propre les mentions suivantes : à l’Est : NATIVITE DE N S ; et à l’Ouest : S MAURICE PRIEZ POUR NOUS. Puis sous cette ligne nous trouvons un gros filet.

Enfin, sur la pince, nous trouvons une large frise de feuilles de chêne avec ses glands. Sous cette frise, au Nord est inscrite en caractères minuscules la griffe du fondeur : G MOREL A LYON.

En ce qui concerne la battant, nous pouvons constater deux parties. Il s’agit là d’un battant pour cloche à joug cintré et sonnerie en rétro lancé. A l’intérieur de la cloche, contre le cerveau est vissée une plaque ronde sur laquelle est soudée la bélière en acier. Elle descend un peu en dessous de l’axe de rotation de la cloche (du fait du cintrage du joug comme mentionné plus haut). A ce niveau est accroché à un axe, le battant à proprement parler. Il se compose d’une tige en acier d’une longueur de 65cm. Sur cette tige, à 56cm (à partir du haut de celle-ci) est soudée la boule de frappe en acier.

La cloche est équipée d’un moteur de volée (relié à la roue de volée par une chaîne) et d’un marteau de tintement électromécanique. Elle ne sonne que l’angélus et les offices (pas de sonnerie horaire). Elle a été tournée d’1/4 de tour probablement au moment où on l’a équipée de son joug cintré (en 1857 les cloches étaient équipées surtout de jougs droits, en chêne le plus souvent). Elle n’est pas fêlée mais présente quelques ébréchure à la pince. Elle sonne un Sol#.

Ses dimensions sont les suivantes : Hauteur à l’axe : 65, au cerveau : 77 (sur les cloches à joug droit c’est la hauteur à l’axe qui est la plus grande, mais pas pour un joug cintré.) Diamètre intérieur : 79, extérieur : 95. Epaisseur du bord à la zone intacte : 6.5, à la zone de frappe : 6. Unité de mesure, le centimètre. Poids approximatif : 520kg.

Une fois ces mesure prises, l’angélus sonne, puis nous redescendons pour rejoindre le plancher des vaches.

 Vidéo de la sonnerie de l'Angélus

Nous tenons à remercier vivement Monsieur le maire qui nous a permis l’accès au clocher.

 

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