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Le blog de l'Abbé Tof

Les résultats des recherches campanographiques en Saône et Loire par l'Abbé Tof

Chaudenay

Vidéo en bas de page

Ce 10 octobre 2009. L’église, sous le patronage de Saint Véran est romane et a été bien restaurée il y a quelques années. Elle a été construit au 13° siècle sur les restes d’une église du 10°. D’importants travaux ont été réalisés au 15° siècle dont la construction du clocher. Ce dernier est une tour massive en façade (à l’Ouest), surmontée d’une flèche en tuiles vernissées. Pour accéder au beffroi, il nous faut d’abord emprunter un escalier en bois se trouvant dans le fond de l’église et nous faisant passer entre des poutres. Nous arrivons ainsi au dessus de la nef nord puis nous passons sur la nef centrale par quelques marches en pierres et accédons enfin à la base du beffroi. Il est composé de 2 niveaux. Le premier niveau est vide, il ne contient pas de cloches.
Le second niveau lui, supporte les cloches. L’ensemble est ancré à la base par les extrémités des poutres dans la maçonnerie. Nous pouvons noter l’originalité du doublement des poutres du beffroi (les poutres horizontales, verticales et croisillons) au niveau 1 à l’ouest, et au niveau 2 à l’Est. Nous ignorons pourquoi ce doublement. Nous accédons au second niveau par un escalier droit en bois se trouvant au nord. Nous entrons dans le second niveau par la première chambre, à l’Est. Il n’y a que 2 chambres dans ce beffroi. Chaque chambre contient une cloche.
Commençons donc l’étude campanographique…

 

         La première cloche, la plus grosse, dont nous ignorons le nom, se situe dans la première chambre. Nous estimons son poids à 570kg en fonction de ses dimension. Son joug est en bois. Le ferrures de fixation embrassant le joug et tenant la cloche par la couronne semblent être relativement neuves. La couronne est composée de 6 colombettes non décorées. Au cerveau nous comptons 6 filets puis en haut de la robe, 4 lignes d’écritures. Chaque ligne est prise entre 2 filets. Chaque ligne d’écriture commence au sud par une petite croix de Malte. Voici le texte : ligne 1 : J’AI ETE FONDUE EN 1811 & BENITE PAR MR JEAN DESPRES DESSt DE CHAUDENAY . J’AI EU POUR ligne 2 : PARRAIN Mr Fçois Glet BIDAULT ADJOINT AU MAIRE FILS DE Mr LOUIS Fçois BIDAULT & DE DEFUNTE ligne 3 : DAME REINE MUNIER PROPre AU MEME LIEU & POUR MARRAINE DAME GIBOULOT EPOUSE DE ligne 4 : Mr JEAN Bte BIDAULT PROPre & MAIRE AUDIT LIEU . Il faut traduire DESSt par desservant (prêtre desservant) et PROPre par Propriétaire. Ces lignes d’écritures nous permettent donc de connaître la date de fonte de cette cloche, en l’an 1811. Sous cette dernière ligne, 4 gros filets soutenus par 2 feuilles de palme, une au nord et une au sud. Dans la partie basse de la robe, 2 représentations : au Nord, l’effigie de St Véran sous lequel est écrit Saint Véran évêque et au Sud le Christ en croix sous lequel est inscrit le nom du fondeur : Cochois & Dubois fondeurs. L’inscription de termine par une crois de Malte. Puis, au plus bas de la robe, à la pince, nous trouvons 2 filets.

         Cette cloche présente quelques ébréchures à la pince mais n’est pas fêlée. Elle est équipée d’une roue de volée et d’un moteur de volée neuf. Elle sonne en lancé franc. Elle est aussi équipée d’un tintement électromécanique à l’extérieur sud. Nous pouvons aussi noter des traces d’usure sur le bord intérieur sud probablement dû à un ancien tintement. Le battant est matricé d’origine, ainsi que sa bélière et son baudrier. Les dimensions de la cloche sont les suivantes : hauteur au cerveau : 80, à l’axe : 93. Diamètre intérieur : 82, extérieur : 99. Epaisseur du bord à la zone intacte : 6,4, à la zone de frappe : 5,4. Estimation du poids : 500kg. Note : Sol.

 

         La seconde cloche, qui se trouve dans sa chambre, à l’ouest s’appelle Charlotte Thérèse et date de 1852. Nous estimons son poids à 430kg. Son joug est en bois. Le ferrures de fixation sont neuves elles aussi. 6 anses décorées par des feuilles couronnent la cloche. Puis au cerveau, une large frise de feuilles sous lequel est un filet en forme de corde. Ensuite 5 lignes d’écritures qui commencent toutes à l’est. La première ligne commence par une palme et une croix latine puis chacune des autres lignes commence par une palme. Voici le texte : ligne 1 : LAUDATE DOMINUM IN CYMBALIS BENE SONANTIBUS  P S CL  ligne 2 : JE M’APPELLE CHARLOTTE THERESE  ligne 3 : PARRAIN Mr CHARLES Prre DE VAUBLANC MAIRE DE CHAUDENAY  ligne 4 : MARRAINE Mme HUBERTE THERESE GUILLEMOT EPOUSE DE Mr SEBILLOTTE ligne 5 : CURE Mr CH les TISSIER * MDCCCLII. Ligne 1, on peut traduire par : Louez le Seigneur en sonnant des cymbales. Ligne 3 : Prre, par propriétaire. Ligne 5 CH les, par Charles. Sur cette même ligne, l’astérisque symbolise une fleur, puis la date de la cloche : 1852. Comme toutes les cloches de ce fondeur, Charlotte Thérèse est dotée d’une riche ornementation. Sous ces 5 lignes d’écriture, nous trouvons une large frise d’oliviers encadrées par 2 petites frises de perles. Nous comptons ensuite 53 petites croix de consécration qui décorent la robe. Au sud, l’une de ces croix est remplacée par une étoile. 4 effigies sont disposées, chacune dans une couronne de lauriers : nord, buste du Christ de profil ; ouest, St Véran bénissant sous lequel est écrit Saint Véran priez pour nous ; est, la Nativité ; sud, la Vierge à l’enfant. Au bas de la robe nous trouvons un gros et un petit filet de perles. Puis à la pince, 4 filets simples, ainsi que la griffe du fondeur : G. Morel à Lyon. La cloche est équipée d’un battant forgé. La bélière du battant est bricolée car elle avait cassé et elle est renforcée par 2 platines serrées par des boulons. La cloche possède un moteur de volée pour lancé franc avec sa roue de volée. Elle possède aussi un tintement par un marteau électromécanique sur son côté Est. Ses dimensions sont les suivantes. hauteur au cerveau : 72, à l’axe : 83. Diamètre intérieur : 75, extérieur : 89. Epaisseur du bord à la zone intacte : 5,8, à la zone de frappe : 5,4. Estimation du poids : 400kg. Note : La.

         La cloche ne compte aucune ébréchure à la pince. Elle a été accordée par tournage à l’intérieur.

 

         L’installation est faite par l’entreprise Plaire à St Symphorien de Marmagne mais le matériel est de l’entreprise Mamias, dont le tableau de commandes très simple sans horloge ni cadran. Seule une horloge permet de déclencher la sonnerie de l’angélus. Ce dernier programme, avec celui du glas sont dits électromécaniques car il s’agit de 2 disques en laiton (1 pour chaque programme) crantés qui tournent et sur lesquels viennent s’appuyer les interrupteurs à bras pour chaque cloche en volée ou tintement…

 

Nous remercions vivement monsieur le maire pour l’accès au clocher.

La Volée des deux cloches :

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