Les résultats des recherches campanographiques en Saône et Loire par l'Abbé Tof
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Ce mercredi 25 juin 2013, nous voici à l’église Notre Dame de l’Assomption de Montceau les Mines. Accompagnés par Monsieur Malet, que le curé de la paroisse a délégué, nous entrons dans cette église de centre ville. Construite de 1857 à 1862, cette église est de style néo-roman. Les chapiteaux du chœur entre autre sont sculptés. Les vitraux de chœur et des transepts sortent des ateliers de Taizé. Nous remarquons également l’orgue, en tribune.
Cette église, propriété de la compagnie des Mines des Houilles de Blanzy à sa construction, fut vendue au franc symbolique à l’Eglise vers 1975. Elle est donc aujourd’hui propriété de l’Association Diocésaine d’Autun.
Après être passés par la sacristie pour voir le tableau de commandes des cloches (horloge mère installée il y a quelques années, nous nous dirigeons vers l’escalier menant aux combles, dans le fond de l’église. Cet escalier à vis est aussi celui qui donne sur la tribune de l’orgue, mais nous continuons de gravir les marches en pierres. Arrivés à la dernière porte, que nous franchissons, nous montons quelques marches en bois pour nous retrouver sur la voûte de la nef. Nous retraversons donc l’église en direction du chœur. Au dessus de celui-ci, nous sommes dans la « salle des sonneurs », qui n’est pas à proprement parler une salle, mais plutôt l’endroit sous le beffroi où retombent les cordes des cloches. 2 cordes passent encore à travers les trous du plancher du beffroi au dessus de nous. A notre gauche, une série de 2 échelles séparées par un petit palier permettent d’accéder au beffroi. La tour du clocher est octogonale et sa flèche est surmontée d’une lanterne. Du beffroi part donc une grande échelle qui mène à cette lanterne, mais que nous n’emprunterons pas.
2 chambres se partagent l’espace, pour 3 cloches. La grande cloche se trouve dans la première chambre, par laquelle nous accédons, les deux autres dans la seconde chambre. Le beffroi est en bon état. Précisons que même si la tour du clocher est octogonale, le beffroi quand à lui est carré.
Commençons donc l’étude des cloches.
La grande cloche, la plus grosse et la plus grave se trouve donc dans la première chambre. Son nom est JULIE PHILIPPINE. Son joug métallique est cintré et les ferrures de fixation
sont rondes. La couronne est décorée de têtes d’anges puis au cerveau, des rinceaux mêlant grappes de raisin et instruments de musique. Viennent ensuite 6 lignes d’écritures : 1 : L’AN DE NOTRE SEIGNEUR MVCCCLXII LE XII JUILLET / 2 : J’AI ETE BAPTISEE PAR Mgr FREDERIC DE MARGUERYE EVEQUE D’AUTUN /3 : JE M’APPELLE JULIE PHILIPPINE / 4 : J’AI POUR PARRAIN Mr LOUIS JULES CHAGOT Chev DE LA LEGION DHONNEUR GERANT LA COMPAGNIE DES MINES DES HOUILLES DE BLANZY /5 : ET POUR MARRAINE Mme BONNE PHILIPPINE ISAURE FRANCOISE BERRION BARONNE THENARD /6 : Mr BERAUD CURE. La Date inscrite est donc 1862.
Sous le texte, une frise aux motifs architecturaux puis à mi hauteur de la robe 4 représentations : le blason de la fonderie Paccard, Le Christ en croix, la Vierge Marie portant l’enfant Jésus, et Ste Margueritte Marie Alacoque.
Au bas de la robe, une frise de perles entourées de voussures et fleurons gothiques puis une ligne d’écriture : REFONDUE EN 1920 MJ MOUTERDE CURE. Cette dernière inscription nous permet de repérer 3 époques dans la vie de cette cloche : une époque avant d’être refondue en 1920, une époque entre 1920 et 1962, date à laquelle la cloche actuelle a été (re-re)fondue et la troisième époque, est depuis cette dernière date.
Son battant est équipé pour sonner en rétro-lancé, avec contrepoids au dessus de l’axe de balancement. De ce fait l’angle de volée de la cloche est moindre et transmet moins d’efforts au beffroi. Cette cloche est équipée d’un moteur de volée et d’un tintement électromécanique. Elle sonne toutes les volées des offices ainsi que les angélus. Ses dimensions sont les suivantes : hauteur à l’axe / au cerveau : 73cm / 94cm ; diamètre intérieur / extérieur : 98cm / 120cm ; épaisseur à la zone de frappe en zone intacte / en zone de frappe : 8,7cm / 8,4cm. note : le Mi. Estimation du poids : 1000kg
La seconde cloche se trouve dans la seconde chambre. Elle possède encore son joug massif en bois. Les anses sont ornées de têtes couronnées, mais le décor est usé. Au cerveau, une frise de motifs architecturaux, puis, retombant sur la robe, une frise de motifs de fleurs. Ici, 4
lignes d’écritures :1 : FONDUE L’AN 1875 SOUS L’ADMINISTRATION DE Mr CHAGOT MAIRE DE LA CnE DE MONTCEAU LES MINES /2 :Mr PHILIBERT ETANT CURE DE LA PAROISSE /3 :J’AI POUR PARRAIN Mr PIERRE HIPPOLYTE RAMU /4 : ET POUR MARRAINE MmE VICTORINE CHAGOT . Ces lignes sont entrecoupées par une grande représentation du Christ roi, tenant le globe dans sa main
gauche et bénissant de la main droite. Cette cloche n’a donc jamais été refondue. Sous les inscriptions, une frise de perles et d’archivoltes gothiques puis 4 représentations : Le christ en croix, la vierge écrasant la lune, un évêque, St Joseph. Au bas de la robe, une frise de motifs végétaux puis une ligne d’écriture fait mention du fondeur : ROSIER MARTIN FONDEUR A VRECOURT VOSGES. A la pince, une frise de chêne avec ses glands. la cloche est équipée d’un tintement électromécanique mais n’est pas équipée d’un moteur de volée. Au joug, est fixée une roue de volée en bois à laquelle est fixée une corde. La cloche n’est jamais actionnée pour la volée. Ses dimensions sont les suivantes : hauteur à l’axe / au cerveau : 94cm / 84cm ; diamètre intérieur / extérieur : 80cm / 99cm ; épaisseur à la zone de frappe en zone intacte / en zone de frappe : 7cm / 6,8cm. note : le Sol. Estimation du poids : 580kg
La troisième cloche se trouve dans la seconde chambre. Elle est située en face la seconde. Son joug massif en bois permet de se balancer en super lancé. En effet, la cloche est abaissée par rapport à l’axe de volée. Cela permet de ralentir le rythme de la volée de la cloche
de sorte que le rythme global soit agréable. La couronne est ornée de feuillage. Au cerveau, des bouquets de fleurs puis une frise de fleurs éparses et en haut de la robe, une frise de festons de fleurs. Puis 10 lignes d’écritures, du même côté de la cloche : 1 : L’AN DE NOTRE SEIGNEUR /2 :MDCCCLXII LE XXII JUILLET J’AI /3 :ETE BAPTISEE PAR Mr FREDERIC /4 :DE MARGUERYE EVEQUE D’AUTUN /5 :JE M’APPELLE MARIE LOUISE /6 :J’AI EU POUR PARRAIN Mr LOUIS PITA /7 :ET POUR MARRAINE /8 :Mme MARIE LEONCE CHAGOT /9 :NEE LIGIER DE LA PRADE /10 :Mr BERNARD CURE. Ces lignes sont prises dans une couronne de lauriers. Cette cloche porte donc le nom de Marie Louise et a été fondue en 1862. Le fondeur n’est mentionné que par son blason que
je n’ai pas encore identifié. Au milieu de la robe, 4 représentations : le blason du fondeur, la Vierge, le Christ en croix et un évêque. Au bas de la robe, une frise de roses. A la pince, 3 filets. Cette cloche est équipée d’une roue de volée en bois et d’une corde pour être actionnée manuellement. Elle est équipée également d’un tintement électromécanique dont le ressort de rappel est cassé. Elle ne sonne que pour les tintements des 3 x 3 coups de l’angélus.
Ses dimensions sont les suivantes : hauteur à l’axe / au cerveau : 93cm / 64cm ; diamètre intérieur / extérieur : 65cm / 80cm ; épaisseur à la zone de frappe en zone intacte / en zone de frappe : 5.6cm / 5.4cm. note : le La#+. Estimation du poids : 320kg.
Ces mesures prises nous faisons déclencher la volée de la grande cloche et actionnons les petites manuellement.
Un grand merci au curé de Montceau et à la personne qui nous a accompagnés.